"J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé."

Voltaire

vendredi 14 juin 2013

Yoga Nidra et rêves (suite 1)


Nous sommes bien d’accord que le rêve conduit à l’éveil dans tous les sens du terme, qu’en lui-même il n’est qu’une illusion « utilisable » pour sortir de l’ignorance dans laquelle nous vivons. On peut alors considérer notre quotidien comme un rêve grandeur réel qui nous enseigne ce que nous sommes pour encore mieux sortir de ce rêve.
Nous pouvons donc méditer sur l’instant présent, le lieu où nous sommes comme élément réel, présent du rêve qu’est notre vie, afin de s’ancrer dans la réalité profonde.
= se connaître soi


Voici, maintenant les différentes étapes du YOGA NIDRA. Elles sont aux nombres de neuf :

1) La transition de départ

2) Le SANKALPA

3) La rotation de la conscience

4) La rotation de la respiration

5) Les paires d'opposés

6) Les images rapides

7) Les images symboliques

8) Le SANKALPA

9) La transition de retour

Elles vont de l’extérieur vers l’intérieur puis retour vers l’extérieur, comme pour le dessin d’un mandala.

Cet ancrage extérieur est important afin de pouvoir lâcher prise en toute sécurité.

Nous pouvons prendre l’exemple de l’arbre qui, pour pousser, a besoin de racine bien enracinées dans la terre. Ainsi les branches peuvent monter vers le ciel sans que l’arbre ne dégringole.

Nous allons maintenant détailler ces neuf parties. Vous trouverez en vert la relation entre la partie décrite et le travail du rêve.


1) La transition de départ

Elle permet de s'installer confortablement sur le sol. De passer de la situation du quotidien à celle de relaxation. C'est un peu l'état des lieux au départ. La conscience des parties du corps en contact avec le sol est importante pour conscientiser l'ICI ET MAINTENANT. II y a différentes méthodes pour opérer cette transition : l'écoute des bruits des plus éloignés aux plus proches, le contact de l’air qui nous environne, la récitation du OM ....

Cette partie est un peu comme le quai de la gare (référence au train du sommeil). C’est la phase de préparation indispensable pour que le corps soit confortablement installé, sans avoir envie de bouger pour pouvoir se centrer sur la détente et la vigilance psychique. C’est le premier pas vers l’intériorisation. Comme lorsque l’on prépare un voyage, il est important de ne pas oublier un certain nombre de chose :
- le lieu de pratique ; calme (couper le téléphone si nécessaire), pas surchauffé, aéré, avec une lumière douce.
- le tapis, le coussin sous la tête (attention à votre nuque) et une couverture ou du moins un plaid afin de ne pas avoir froid car le corps peut se refroidir durant la relaxation (effets physiologiques naturels)
- la tête dans l’axe du corps afin de ne pas créer de tension au niveau de la nuque, les bras légèrement écartés du corps, les pieds « en éventail ».

 
2) Le SANKALPA
Le SANKALPA est le terme traditionnel pour désigner la résolution. C'est une petite phrase positive (sans aucune négation) exprimant une résolution, un vœu, un désir profond, que 1'on veut voir se réaliser dans le quotidien. Exemple : "je suis en parfaite santé physique et mentale" au lieu de "je ne suis pas malade". Ceci est très important. On le répète au moins trois fois mentalement en début de séance. On adresse ainsi trois corps : physique, mental, spirituel.
Le SANKALPA peut être utile comme résolution pour se souvenir de ses rêves. Ou pour mettre en œuvre l’un de ses rêves. C’est la graine de départ qui peut voir germer et grandir un rêve. Il faut nourrir sa résolution en la répétant trois fois en début et en fin de séance ou bien le matin avant de se réveiller et le soir avant de s’endormir, lorsque nous sommes encore dans cette zone entre veille et sommeil (hypnagogique, hypnopompique)
C’est cet espace entre la veille et le sommeil où la « perméabilité » entre conscient et non conscient et plus ténue que nous pouvons « programmer » nos rêves pour avoir par exemple une réponse à un questionnement.

(à suivre) 

vendredi 7 juin 2013

Yoga Nidra et rêves

Petit rappel :


Yoga Nidra est une technique issue d'un art ancien appelé NYASA.
Le "maître" touchait, pointait, chaque zone du corps en récitant une prière à I'adresse de la déesse ou du dieu qui selon la tradition habite cette partie du corps. Cette prière avait donc un effet sur la zone touchée et, semble-t-il, sur la globalité du système, qui dans cette approche du yoga considère le corps comme le temple accueillant la partie sacrée, divine de notre être.
La technique a évolué, a été "actualisée", par Satyananda, au vu des sciences modernes, tout en maintenant son originalité ancestrale, pour devenir la pratique de Yoga Nidra. Yoga Nidra signifie sommeil éveillé ou sommeil conscient. L'objectif est d'atteindre l'état de sommeil et de profiter de ses effets tout en restant vigilant et éveillé : le corps est inactif il dort, mais le mental lui reste attentif à la voix qui parle. D'où l'importance des intonations de la voix du professeur : la modulation, la puissance, la fermeté et la douceur...
Le mental est alors dans l'état de NIDRA (sommeil en sanskrit) où toutes les parties de l'être sont en harmonie (l'inconscient et le conscient sont plus communicants). On peut considérer cet état comme un état modifié de conscience, un peu comme le serait l’autohypnose.
Toutefois, Yoga Nidra est plus qu’une simple relaxation ou état d’autohypnose. C’est une introduction à la méditation, elle-même un chemin vers soi au quotidien. La méditation est l’état mental et corporel qui nous permet de prendre conscience de notre vrai « moi », de ce que nous sommes réellement. Il existe différentes catégories de méditation, selon les civilisations et les religions. Quoiqu’il en soit on peut dire qu’il y a des méditations avec support et d’autre sans support. Ce sont là les deux grandes catégories de méditation que l’on retrouve décrites dans le texte de Patanjali (sage envoyé par l'Absolu, la Conscience Universelle, pour aider les hommes à sortir de leurs souffrances), les Yoga Sutra.
Il est à noter que Ce même Patanjali explique dans le sutra (phrase courte et dense) 38 du premier chapitre que « la stabilité mentale découle aussi de la conscience issue des rêves et du sommeil profond. »[1]
C’est dire combien ces techniques sont précieuses afin d’accéder à la compréhension de nos rêves.
Mais quel sens donne–t-on au mot rêves ?
Dans un premier temps nous pouvons utiliser le YOGA NIDRA et/ou la méditation afin de mieux comprendre un rêve nocturne ou une séquence d’un rêve qui nous semble très obscure. Ainsi en se centrant sur le rêve ou l’élément choisi, comme support de méditation, on peut accéder à un sens plus ou moins caché de sa signification en « interrogeant » en quelque sorte la partie « intuitive » « sacrée », de notre être. => connaître le message
Dans une seconde période, nous pouvons envisager le rêve dans le sens de réaliser quelque chose qui nous tient à cœur. Quelque chose qui trotte dans notre esprit mais qui n’a pas encore pris corps. Toutefois, tous les rêves ne sont pas à réaliser !
C’est pourquoi le YOGA NIDRA et la méditation peuvent nous aider à comprendre nos motivations, nous guider dans le sens de notre quête, dans la compréhension du chemin à suivre afin d’enraciner notre rêve dans la réalité, pour qu’il se concrétise.=> connaître son fonctionnement
RÊVE (conception)
MOTIVATIONS
STRATEGIES
RESISTANCE
DECISIONS
ANCRAGE
REALISATION
Mais n’oublier pas que le yoga a pour but la réalisation de soi, pas des rêves au sens strict, le rêve n’étant qu’une situation pour se réaliser. L’idéal étant de se réaliser (atteindre la béatitude, la délivrance ; au moins une paix intérieure), en réalisant ses rêves.
(à suivre)

[1] « MIROIR » par Bernard BOUANCHAUD Edité par AGAMAT